Canal des Deux Mers
Canal du Midi - Canal Latéral à la Garonne

 Articles de Marie Gautier
Canal à la Une
En bord de garonne, Couthures, un village les pieds dans l'eau
Les Mousquetaires de la Baïse
Ponton flambant neuf à Langoiran
Traversée de la France en péniche
Monument majeur sur le Lot
Terres de rivières
Bonheur en Vallée du Lot

 Sur le canal du Midi, l'association "Canal à la Une"

   Reliant l'Atlantique et la Méditerranée, le canal des Deux-Mers, qui englobe le canal du Midi et le canal de Garonne, se redynamise. En 1997 - un an après l'inscription du canal du Midi au patrimoine de l'UNESCO -, Sylvie Robin, soucieuse de sauvegarder la mémoire de cette voie d'eau, fondait avec trois amies de la région toulousaine l'association Canal à la Une. Laquelle ouvrait aussitôt un pôle d'information près de l'abbatiale Saint-Pierre, avant d'installer une antenne girondine à Castets-en-Dorthe, la porte atlantique du canal, et de changer de département après la démission de sa présidente fondatrice. Marie Gautier Présidente adjointe a écrit l'article contenu dans le Chasse-marée cidessous, développe la voie d'eau notamment sur la Baïse et en Pays d'Albret où se trouve actuellement les différentes expositions de l'association.
visitez le site du Chasse-Marée

    L'association organisait régulièrement des manifestations dans des lieux évocateurs - notamment sur la gabare Val de Garonne ou la péniche Zambézi -, des expositions sur l'histoire du canal des Deux-Mers, ainsi que des conférences et des spectacles à l'intention des scolaires et des estivants. Plusieurs peintres, dont Yves Donval, ainsi que l'ancienne éclusière Bernadette Miquel (aujourd'hui décédée) ont ainsi apporté leur contribution à ces événements. Documents interactifs de qualité, tables rondes animées par des spécialistes - joliment baptiseés "les éveilleurs de mémoire" -, illustrent le thème et permettent de recueillir le témoignage des anciens. Des liens de confiance ont également été noués avec les élus et les institutions, comme Voies navigables de France, structure en charge de la gestion et de l'entretien du canal. En trois ans, l'association s'est ainsi dotée d'une banque de données livresques et photographiques incontournable. Consulté mensuellement par dix mille internautes son site Internet lui permet de trouver des partenaires pour valoriser le potentiel touristique du canal, tel Michel Dusseau le plus jeune chef "toqué" de la restauration française.

   Pierre-Paul Riquet de Bonrepos, le génial constructeur du canal du Midi, avait pour maxime : "Il faut finir l'ouvrage ou mourir à la peine". La maraude l'a cueilli trop tôt pour qu'il voie l'achèvement de son oeuvre. Il peut en revanche reposer en paix : avec cette association, qui vient cette année de créer deux emplois, le patrimoine du canal sera bien protégéé !

article paru dans le Chasse-Marée n°144
de juillet 2001

 

En bord de Garonne, un village les pieds dans l’eau

En Aquitaine, plusieurs petits villages portent le nom de Couthures.
Les Romains ont laissé des traces dans cette ancienne province et quelle qu'en soit l'orthographe, il s'agit toujours d'un terroir agricole.
Ce qui est moins banal, c'est que "notre" Couthures se blottit presque intégralement dans un méandre de la Garonne, sur une de ces bassures en étroite communion avec l'élément liquide. Mais n'allez surtout pas évoquer la présence du fleuve en mentionnant son article au féminin, vous seriez immédiatement repéré comme un gavache ou un Parisien ne connaissant rien aux usages! Car ici, les gars du coin vont "à Garonne" et entretiennent avec cette Dame une relation fusionnelle. D'ailleurs, s'ils acceptent de s'en partager les faveurs, ils trouveraient déplacé que des femmes s'approchent de trop près de leur territoire intime.
C'est que Garonne fait de vous un homme, trois fois par siècle en moyenne, lorsque l'agat envahit le village, à partir des 9 mètres étalonnés sur l'échelle des crues, et s'invite alors dans les maisons. Certains attendent donc la trentaine avant d'être ainsi initiés et de pouvoir à leur tour transmettre la légende.
En cadeau d'adieu, le précédent maire est allé rechercher dans les archives agenaises ce qui restait de l'histoire humide du village, car sur place, les vieux écrits avaient fini par être définitivement noyés. La mémoire collective en a donc été rafraîchie. Les Couthurains ont ainsi redécouvert qu'au XIXe siècle, leur colérique divinité avait rasé la moitié des habitations; et chacun frissonne encore au souvenir des tombes qu'elle profana en 1930.
Et pourtant, lorsque Garonne fait des siennes, les quatre cents habitants de Couthures célèbrent l'événement. Les générations précédentes, qui avaient plus de patois au bout des lèvres, les anciens résument ses frasques de la journée. J'en connais qui ne se lassent pas de contempler la palette changeante des eaux: "Aujourd'hui, c'est le Tarn qui donne", car la Belle revêt une robe sanglante. Garonne sait aussi être douce, lorsqu'elle dépose sur les quais une lise de laess offert par le vent. Chacun tend l'oreille pour écouter son chant modulé par la variation incessante de ses courants de fond et sourit en pensant aux Périgourdins impressionnés par les caprices pourtant bien plus sages de leur Dordogne.
Garonna (en patois) sait imposer le respect en grossissant de 4 mètres en l'espace de vingt quatre heures, justifiant alors l'origine de sa source, située dans les Pyrénées ibériques, au Mont-Maudit. Le spectacle est impressionnant et très typique de ce lieu. S'enroulant d'une berge à l'autre, le fleuve dessine une immense spirale, la rémeille, ramenant sur le bord des troncs d'arbres vite amarrés. Depuis toujours, ce cadeau naturel fournit le bois de chauffage. Il procurait naguère un modeste revenu à ce peuple de tireurs de corde, car cinquante hommes n'étaient pas de trop pour haler les gabares à la remonte lorsqu'elles passaient devant Couthures. La profondeur y est importante et les courants violents.
Qu'elles soient civiles ou religieuses, les fêtes du village cimentent son identité. A chaque occasion, les sauveteurs animent les joutes nautiques, et Garonne nourrit l'imaginaire de ses riverains. En 1999, c'est l'évêque d'Agen qui l'a bénie du bord d'une embarcation, après avoir célébré sa messe sur la pile de l'ancien pont, dont on se remémore douloureusement la destruction à chaque réunion.
Emblème de Couthures, celui-ci a contribué à sa prospérité au XIX siècle, car on y payait très officiellement son passage. Un "droit" nettement plus suspect consistait à prélever son octroi sur les bateaux naviguant sur le fleuve, d'où découle une solide réputation de pilleurs d'épaves.

Les derniers calfats
Jadis, Couthures a regroupé jusqu'à une trentaine de charpentiers spécialisés dans la construction et le calfatage des bateaux.
Les derniers du genre - qui avaient conservé le nom de calfats - se nommaient Boissy, Cassagneau, Denaules, dit le Brestois, Miramont, Gajac, Jérome et Léon Roy. Ils travaillaient en bordure du canal sur un chantier situé à Tersac, qui a cessé toute activité dans les années 1930, face à la concurrence de la construction métallique. La plupart des barques en bois encore en service aujourd'hui ont été construites par le charron du village ou par les utilisateurs eux-mêmes, pêcheurs, chasseurs ou autres prévoyants soucieux de pouvoir se déplacer lors des inondations.
Jusque dans les années 1950, les particuliers construisaient souvent leurs bateaux avec du bois flotté, lorsque Garonne billonnait (charriait) des ragagnous, et mis à sécher de longs mois avant utilisation. Les professionnels, quant à eux, recouraient plutôt aux essences locales: le pin des Landes, ou à défaut le peuplier, pour le pontil (sole) et les bordés; le robinier (faux acacia), l'ormeau ou le chêne de talus, de fil, pour les courbes. Plus récemment, le sapin rouge de Norvège s'est substitué au peuplier. Une fois achevées, les coques étaient passées au coaltar, au brai ou au carbonyle. Depuis quelques années, l'acier, l'aluminium et le polyester ont remplacé le bois.

Le coularin
Appelé gabarot à Castets-enDorthe, canot en aval, jusqu'à Cadillac, le coularin est le bateau typique de Couthures. Il semble que le terme dérive de l'emploi d'une grosse épuisette, le coul, utilisée pour la pêche aux aloses.
Le coularin mesure entre 5 et 7,50 mètres de longueur sur 1,10 mètre de largeur. La sole, qui dépasse légèrement le bordé au niveau du bouchain, est recouverte d'un plancher en trois parties, le tilbiac. L'avant, relevé en besogne, se rétrécit en une petite marotte en forme d'écusson. Moins cintré que l'avant, l'arrière forme également une levée. Pesant environ 300 kilos, un coularin ne s'enfonce guère de plus de 10 centimètres dans l'eau, ce qui est bien commode sur un fleuve réputé pour ses maigres en période d'étiage.
Quand la profondeur le permet, le coularin se propulse et se dirige de l'arrière à l'aide. d'un aviron de godille. Des gaffes et une perche ferrée en châtaignier, la bergade, complètent l'armement pour remonter le courant. Le coularin est ordinairement monté par trois hommes, un à la propulsion et les autres aux filets. A partir de 1920, certains ont été équipés de motogodilles. Quarante ans plus tard, les moteurs hors-bord proprement dits sont apparus.
Aujourd'hui, ces engins possèdent généralement une puissance comprise entre 25 et 60 chevaux, les plus forts ayant la faveur des sauveteurs, qui doivent rester opérationnels en période de crue.
Modernisé, le coulatin est toujours utilisé pour la pêche. Robert François reste le dernier à avoir pratiqué la volante, technique à la mouche exercée à bord de son coularin, à la remonte comme à la descente, la canne dans une main et l'aviron dans l'autre. Un vrai sport!
Bien sûr, ce bateau, emblème du village, est toujours présent dans les fêtes et durant les inondations. Mais on s'en sert é e ment pour la chasse au gibier d'eau. A Couthures, aujourd'hui, bien des conversations s'alimentent des "persécutions d'une Europe qui ne comprend rien aux traditionnelles chasses aux canards migrateurs". Lesquelles se pratiquent au lever du soleil à partir d'une tonne, une plate cabanée amarrée à la berge et camouflée par de la fougère.

Yoles et barques en double
Embarcations de plaisance, aux formes effilées et marines, de tailles diverses - les plus grandes mesurent 7 mètres de longueur -, les yoles sont encore nombreuses à Couthures. Dans les années 1930, les trois plus belles yoles de Couthures rivalisaient avec celles de Villeneuve-sur-Lot ou de La Réole, une cité située une vingtaine de kilomètres en aval. Chacune était manœuvrée par quatre rameurs et un barreur. Certaines gréaient une petite voile. L'Aviron marmandais a repris la tradition des régates avec ces embarcations ainsi que les yoles bordelaises et celles de l'estuaire.
Après la dernière guerre, de nouveaux types d'embarcations sont apparus à Couthures. Parmi celles construites par les amateurs, d'inspiration, de formes et de dimensions variées, mais parfois très élégantes, on retiendra les barques dites de Saint-Etienne. Achetés à la célèbre Manufacture d'armes et cycles, les premiers de ces bateaux arrivés à Couthures ont par la suite été copiés et construits à plusieurs unités. Ils semblent avoir complètement disparu au profit des barques en polyester.
Le plus curieux de ces petits bateaux est la barque double, petit catamaran à l'usage des pêcheurs et des chasseurs, souvent construit par eux-mêmes.
Si certains Marmandais se souviennent en avoir vu une trentaine amarrées au pont de la cité, il semble que l'unité retrouvée à Couthures soit la dernière du genre. Elle se compose de deux coques de 3,50 mètres de longueur sur 0,60 mètre de largeur, pointues des deux bouts, espacées d'une trentaine de centimètres et réunies par deux légères poutres en bois. L'ensemble pèse une centaine de kilos. L'écartement des deux flotteurs permet à l'utilisateur de se maintenir debout, un pied dans chaque coque, bénéficiant ainsi d'une stabilité optimale pour la propulsion à la pagaie - dans un sens ou dans l'autre -, ou pour pratiquer son loisir confortablement installé. Ces singulières embarcations du genre périssoire, qualifiées de négue can (noie le chien), servaient aussi d'annexes aux tonnes de chasse pour récupérer le gibier tombé à l'eau.

Au rythme des migrations
Dans les années 1970, un seul pescaïre, Michel Gautier, vivait encore de la pêche à Couthures. A l'époque, sur la commune voisine, l'une des dernières frayères d'Europe pour les créacs (esturgeons) et les aloses venait d'être détruite; la pollution accélérait le déclin du potentiel de pêche, et l'écosystème était ravagé par d'intenses dragages.
Démoralisé, Michel Gautier fera tout pour décourager ses deux fils de continuer le métier. "Ils avaient déchiré, défiguré Garonne", s'insurge-t-il. Vingt ans plus tard, sa colère et sa souffrance sont encore vives.
Alors, pour accroître son rendement, il a dû moderniser son matériel.
Les anciennes bourgnes (nasses pour les lamproies, lamproyons et anguilles) qu'il fabriquait durant l'hiver ne sont plus en vîme (osier), coupé au bord du fleuve, mais en plastique et en métal. Et depuis une dizaine d'années, son traditionnel coularin a été remplacé par une barque en aluminium, construite dans la commune. Ne pouvant abandonner l'activité de toute une vie, le jeune retraité, toujours accompagné de son setter, passe encore ses journées sur son bateau à relever ses bourgnes, à chasser le canard ou à surveiller son viral.
C'est le dernier pêcheur à utiliser ce curieux engin qui recueille tout seul les aloses et les lamproyons par trois mètres de fond. Du genre masculin ou féminin, le virol est encore appelé birol sur d'autres cours d'eau du Sud-Ouest, ou bans sur le bassin de l'Adour (CM 110). Celui de Michel Gautier est monté sur une grande plate de 7,50 mètres de longueur sur 2 mètres de largeur, pesant 400 kilos (à Couthures, l'ensemble du bateau et de l'appareil porte le même nom).
Le virol est constitué de deux filets en forme d'entonnoir, placés tête-bêche sur un axe rotatif en acier, lui-même coulissant en hauteur le long d'une guillotine. Les eaux volantes (fort courant) entraînent la rotation des cadres des filets, qui se comportent comme des pales de moulin. Le poisson capturé sort automatiquement du piège pour tomber dans une caisse, que le pêcheur se contente de vider une fois dans la journée.
Les fils de Michel Gautier avaient suivi le conseil de leur père. Au début de leur vie professionnelle, Philippe et Sébastien s'étaient orientés vers d'autres activités artisanales. Mais c'était sans compter avec la vocation familiale!
Et puis, suite à l'arrêt des extractions, le fleuve est redevenu propre et poissonneux; désormais, nul n'hésite plus à s'y baigner. Aussi, depuis trois ans, les fils ont-ils repris l'activité paternelle; ils envisagent même de créer un emploi à terre.
Ils arment aujourd'hui deux plates en aluminium et ont étendu leur territoire de pêche en louant une seconde concession en Garonne et sur la Dordogne. Leur fief traverse ainsi le département, sans les affluents. Tout en conservant les techniques transmises par leur père, leur formation leur donne le recul nécessaire pour envisager d'inévitables mutations, en particulier dans le domaine de la commercialisation, en conjuguant tradition et modernité.
Les espèces migratrices - aloses, lamproies et anguilles - sont toujours vendues en frais dans leur pêcherie ou sur les marchés locaux et étrangers (Espagne et Portugal principalement), mais un nouveau conditionnement, avec écaillage et filetage, est mis en place. Et les deux frères se préoccupent de créer un label "Saveurs de Garonne", du nom de leur entreprise.
D'autre part, pour parer aux creux saisonniers des espèces les plus recherchées, les poissons sédentaires - silure, cabot, mule, gardon et barbot (le plus goûteux) - jusque-là négligés seront cuisinés à l'ancienne.
La recherche porte sur une valorisation des produits à travers une présentation soignée. En l'occurrence, les impératifs des normes européennes ont dynamisé l'entreprise en l'incitant à construire dès le début une chambre de stockage. Et une unité de transformation est actuellement à l'étude.

Où sont les marins?
La Garonne a donc un avenir, mais celui-ci repose sur un passé qu'il faut se garder d'oublier. Il est temps de sauver de l'oubli le patrimoine fluvial de la moyenne Garonne. Il faut en particulier collecter les dernières embarcations traditionnelles en voie de disparition.
D'autant que, selon Yan Laborie, conservateur du musée de la Batellerie de Bergerac, aucun travail en profondeur sur le sujet n'a jusque-là été entrepris.
On rêve aussi d'un renouveau de la navigation. En dehors des pêcheurs habituels, celle-ci se limite aujourd'hui à la descente inopinée de quelques "radeleurs" en goguette venus de Marmande ou de Toulouse. En été, il est rare de voir passer un bateau. Bien sûr, le fleuve n'est plus entretenu depuis que le canal et la voie ferrée l'ont supplanté, au XIXéme siècle. Mais n'est-il pas regrettable que cette voie d'eau ne serve plus désormais qu'à faire des ricochets?
Puissent un jour de séduisants mariniers s'échapper des albums d'Hugo Pratt pour venir redonner vie à la Grande Dame! ?

Remerciements: Jean Constans, Robert François, Laurence Gagneyre, famille Gautier, André Belloc, Jean-Claude et Jean-Michel Moreau.

De Marie Gautier, chasse-marée N°150

 

 

Les mousquetaires de la Baïse,
entretien reccueilli par Marie Gautier auprès de Alain Thoueilles


Ils étaient trois pionniers attachés à cette rivière fragile : un ancien batelier, un marquis et un ingénieur. Le développement du tourisme fluvial sur la Baïse doit beaucoup à ces trois Gascons. Alain Thoueilles, seul survivant de la triade, nous a reçus pour évoquer les riches heures de la Baïse.

TEXTE : Marie. GAUTIER sur fluvial novembre 2002


Marie Gauthier : Peut-on parler de renouveau de la navigation sur la Baïse ou d'un aménagement ex-nihilo ?

Alain Thoueilles : Il s'agit bien redémarrage de l'utilisation de ce cours d'eau puisqu'en dépit d'un dépit d’un écoulement incertain, des archives du XIIIe évoquaient un faible trafic. La canalisation de la « Bayze » est longtemps restée embryonnaire, son aménagement a progressé par étapes pour aboutir à un trafic de marchandises culminant en 1880 avec plus de 130 000 tonnes, transitant dans le port de rupture de charges de Lavardac.

M. G.: Vous avez donc « hérité » d’une rivière déjà aménagée?

A.T : Tout à fait. Il semble que, dès le VIe siècle, la Baïse ait été utilisée. Nous savons qu'au XIIIe siècle, il fallait franchir les passelis à l'extrémité de la chaussée des moulins à eaux, au milieu de forts courants.
Pour vous figurer ce que représentait le passage de ces pertuis, vous pouvez lire « Jean Tambour » de Hiette et Aillery.
C'est Sully qui fit aménager les premières écluses grâce aux plans de Léonard de Vinci. L’amont de l'ouvrage d'art était constitué de poutrelles superposées dans une cane (gorge), à enlever puis à replacer une à une. Il fallait être gros bras pour les manier. Chaque sassement nécessitait une demi-journée. Les portes avales possédaient les premières vantelles. La rivière sauvage fut canalisée jusqu'à Condom sous la Monarchie de juillet.
Les travaux effectués sous le mandat du baron Haussmann, jeune sous-préfet à Nérac en 1835, ont permis de rallonger et de maçonner les écluses existantes. La navigation ne durait que deux mois en saisons froides. C'est à cette époque que l'aménagement de la haute Baïse, entre Condom et Saint-Jean-Poutge a permis de désenclaver le Pays d'Albret. Le mince filet d'eau issu du plateau de Lannemezan ressemblait en été à un oued.
En 1862, la canalisation d'une rivière pyrénéenne, la Neste, a permis à 17 rivières déficitaires, dont la Baïse, d'être soutenues à l'étiage. La jonction avec le canal latéral, à Buzet a été inaugurée en 1850, grâce à un magnifique pont-canal et à une écluse de descente. Cette ouverture vers « les deux mers » a assuré au XIXe et au XXe siècle, la prospérité du port de Lavardac, à une quinzaine de km en aval de cette confluence artificielle.
En 1880, le trafic culminait avec 13 000 tonnes de marchandises au pont de Bordes, résultat impressionnant pour ce cours d'eau encaissé et paisible bien supérieur à son voisin le Lot, sur l'autre rive de la Garonne.

M. G.: Existait-il des bateaux typiques de la Baïse ?

A.T.: Non, pas forcément. On trouve des tailles de bateaux adaptées au tronçon. En amont de Lavardac, le fond manquait, les écluses limitaient les bateaux de charge (28,20 m x 4,30 m). Les embarcations étaient de faible capacité : entre 25 et 75 tonnes, à fond plat. Les documents du XIXe siècle évoquent la présence de barques : coutrillons, macalets, gabarots à proue et poupes plates permettant de prendre appui sur les rives de cet étroit cours d'eau lors des retournements.
Ces embarcations naviguaient en convois. Chaque « mâture » comprenait 3 unités qui se laissaient « riber » au fil de l'eau sous la protection de Sainte-Catherine d'Alexandrie. J.-B. Truaut en compte une trentaine escalant au pont de Bordes, ce qui est considérable ! L’apport des eaux de la Gélise permettait à des embarcations de 100 tonnes d'atteindre Lavardac.
À partir de Vianne, des bateaux de 150 tonnes empruntaient les écluses identiques à celles du canal latéral à la Garonne à 31 mètres. Des sapines, sapinettes, coureaux et des barques pontées reliaient le Pays d'Albret à Bordeaux ou à Sète, relayés à partir du 12 mai 1879 par des bateaux à vapeurs.
Le Gentil Latouche reste dans les mémoires avec ses moteurs de 40 CV tandis que deux percherons ralliaient Lavardac à Bordeaux en 4 jours à la tire. Mais la Baïse est passée à côté de l'essor du trafic sur le canal latéral puisque c'est très tardivement que les écluses sont passées à 40 mètres pour les péniches au gabarit Freycinet de 250 tonnes. Elles n’auraient pu emprunter ce cours d'eau sans rallonger les sas du Pays d'Albret.

M. G.: Quelles sont les raisons du déclin de cette rivière. Pour quelles raisons le trafic s'est-il arrêté ?

A.T.: Il y a plusieurs causes à cet abandon de la voie d'eau: l'essentiel des denrées de l'Albret portait sur la farine minot et l'Armagnac. En 1870, la fin de l'exclusif ouvre les colonies aux farines étrangères plus compétitives. En août 1876, le phylloxéra anéantit le vignoble ; à partir de 1880, l'ouverture de la ligne de chemin de fer Port-Sainte-Marie à Condom étrangle jusqu'en 1914 le transport fluvial. Les péniches basées à Lavardac ont cessé leur activité en 1950.
Désespéré de ne plus trouver de travail, Auguste Placine, le dernier batelier, a méthodiquement déchiré son bateau. En amont de Lavardac, la Baïse a été radiée en 1952, puis déclassée le 14 juillet 1964.

M. G.: À l'origine, votre fonction à la DDE ne consistait pas à vous préoccuper de l'aménagement de la Baïse. Pourtant votre carrière est restée liée à son destin. Qu'espériez-vous pour cette rivière?

A. T.: En dehors de Guy de Blessebois sur ses vedettes, plus personne ne naviguait sur la Baïse. Le manque d'entretien multipliait les embâcles et les atterrissements, les berges étaient affaissées par endroits. Je rêvais d'une gestion intégrée qui valorise le patrimoine paysager et son écologie. Il fallait des techniques douces pour l'entretien à venir : une revégétalisation de ses berges. La surveillance devait permettre d'assurer le débit et la qualité hydraulique en abordant globalement les besoins des utilisateurs de ce bassin-versant: collectivités, professionnels (l'agriculture étant prioritaire sur le tourisme fluvial lors des pénuries), propriétaires riverains très concernés par les affaissements de terrains ainsi que les pêcheurs. Il fallait se donner les moyens logistiques et assurer la formation d'une profession nouvelle dans notre département : celle de technicien de rivière et faire naître l'envie de naviguer sur la Baïse.

M. G.: Quelles ont été les étapes de la remise en navigation du cours d'eau?

A. T.: La DDE a financé l'achat du DieuDonné (dont plusieurs lettres reconnaissantes reprennent le sigle DDE). Il tractait une pelleteuse embarquée sur une barge pour recalibrer et nettoyer la Baïse à partir des années 70. Les écluses fuyaient ou avaient leur ventellerie en piteux état, les chaussées étaient abîmées. De 1977 à 87, l'aménagement hydraulique portant sur la régulation des crues a exigé de lourds travaux en partenariat avec le syndicat intercommunal d'aménagement hydraulique de la Baise. Le lycée agricole de Nérac a accueilli les apprentis en génie végétal, formation que j'ai créée et que j'assure toujours, bien que retraité de fraîche date. Un travail de fond a permis de sensibiliser les autorités au potentiel touristique de cette voie d'eau. Dans les années 70, il fallait un palliatif à la crise de débouchés agricoles. La saturation du canal du Midi a été un atout pour décider Jean François Poncet, le président du Conseil Général et le CDT à regarder la modeste Baise de plus près. Plusieurs hommes ont forcé le destin mais c'est surtout Guy de Blessebois, aubergiste sur les rives de la Baïse et pêcheur invétéré (d'où le nom de son restaurant à Feugarolles: la Sandrerie) ainsi qu'un ancien batelier : Roger Larrose qui m'ont épaulé dans cette aventure. On doit à ce dernier une collecte de précieux renseignements sur la batellerie lavardacaise du XIXe et XXe siècle.

M. G.: Le tourisme fluvial est donc né de beaucoup d'amitié?

A. T.: C'est certain. Des loueurs de bateaux tels que Aquitaine Navigation, Crown Blue Line ou Locaboat, ainsi que le bateau à passagers Prince Henri, basé à Nérac, nous ont aidés à sensibiliser le grand public. Ils connaissaient l'impact de ce type de développement en Bretagne et dans les Pays de la Loire. Ils voyaient la saturation du canal du Midi car ils étaient installés sur son prolongement le canal latéral à la Garonne, et percevaient la nécessité de diversifier l'offre de navigation par des rivières. I'ouverture de la Baïse était pour nous la première étape avant celle du Lot et pourquoi pas, de la Garonne déclassée en 1972 en amont de sa confluence avec la Baïse.

M. G.: À quel moment avez-vous pensé que votre pari était gagné?

A. T.: Cela, c'est fait par étapes. En 1980, le Ministère de l'Équipement remettait en service l'écluse de Buzet sur Baïse. Cinq ans plus tard, le bief était réhabilité jusqu'à Vianne. Le tronçon a été inauguré par un dragueur du canal le Simoun et l'Escale un bateau à passagers. Ce moment reste gravé dans ma mémoire parce qu'il a concrétisé 30 ans de démarches, d'espoir et de désespoir. L'ouverture officielle à la navigation a eu lieu en 1987 avec 180 passages de bateaux. En juin 1989, nous avons organisé les « journées de l'environnement » à Feugarolles, Vianne et Lavardac. Des loueurs de bateaux ont initié le public sur un court tronçon sur un bief réhabilité. En 1993, les plaisanciers pouvaient atteindre Nérac, Moncrabeau en 1994, Valence-surBaïse en 1996, Condom en 1998. Actuellement, l'aménagement des 84• km de Baïse permet d'atteindre l'abbaye de Flaran, à Saint-Jean Poutge, Il est entré en synergie avec le Lot qui sera sous peu navigable jusqu'à l'abbaye de Conques.

M. G.: À l'heure des bilans, que ressentez-vous ?

A. T.: Je suis un homme comblé professionnellement. J'ai passé le flambeau à mon fils Laurent qui, à son tour, travaille au service de la navigation de la DDÉ. Le brevet de technicien de rivière a fait des émules dans d'autres régions françaises, le nombre de navigants s'accroît chaque année, on en dénombrait 2 400 en 2001 à la double écluse de descente en Baise. Les retombées économiques sont pleines d'espoir pour le département. ?

 

 

Langoiran, Un ponton flambant neuf :

La tempête de décembre 1999 avait Langoiran en bordure de Garonne. Le 22 septembre, le président du SIVOM de Langoiran-Le Tourne, Jean-Louis Lameu-Manan, maire du Tourne, inaugurait un appontement heuf qui aura coûté 477000 F La présence de nombreux ' officiels symbolisait une réelle volonté de développement du domaine fluvial girondin. Tandis que la députée Odette Trupin évoquait la renaissance du transport fluvial de pondéreux, le maire de Langoiran, Raoul Orsoni annonçait la création d'une base nautique.. Bègles, Cadillac, Combes, Ças et-en-Doithe, s'équipent à leur tour pour accueillir un nombre croissant de plaisanciers sur la Garonne.


Article de Marie Gautier, Fluvial Décembre 2001 – Janvier 2002

 

 

La France traversée en péniche

Aujourd'hui âgé de vingt-six ans, Paul Pinquet - surnommé P'tit Paul - est l'héritier d'une longue lignée de mariniers en exercice depuis 1830. Après avoir obtenu son BEP d'électrotechnicien et servi sous les drapeaux comme mécanicien, il navigue durant six ans sur la Garonne et son canal latéral à bord de son propre bateau, la Babette. Il se met alors en quête d'une unité plus récente, ce qui le mène à Conflans-Sainte-Honorine, où il retrouve une fraternité batelière en voie de disparition en Aquitaine. Car la Babette est le seul rescapé des trois cent cinquante bateaux qui sillonnaient encore la Garonne voici une vingtaine d'années.
L'acquisition de l'Europa donne à Paul Pinquet l'occasion de sortir du champ étroit des voies d'eau du Sud-Ouest. Il travaille ainsi quelque temps sur le réseau Seine-Nord, avec sa femme Rose-Marie et son jeune fils, Guillaume. Cependant, le mal du pays gagne bientôt la famille. Pourquoi ne pas exploiter la nouvelle péniche sur le canal des Deux-Mers ? Cherchant un fret pour financer ce long voyage, Paul Pinquet trouve à Compiègne un chargement de silicate de soude destiné à Lyon.
Ainsi, en février dernier, la péniche Europa largue-t-elle les amarres pour une traversée de l'Hexagone par le tortueux réseau des voies d'eau intérieures. Elle emprunte d'abord plusieurs canaux reliant l'Aisne et la Marne à la Saône. Cette dernière a une faible déclivité et sa partie canalisée ne compte que cinq écluses. La Saône est réputée pour sa lenteur, mais les pluies de plusieurs semaines ont grossi le fleuve, dont le débit approche les 2 000 mètres cubes/seconde. Son fret déchargé à Lyon, l'Europa dévale le Rhône à 25 kilomètres à l'heure, .jusqu'à Arles. Ses patrons forment des vaux pour ne pas endommager les deux gouvernails avec des débris flottants, pour franchir sans encombre les écluses géantes, et pour s'amarrer en lieu sûr avant la nuit.
En aval d'Arles, le canal Lamour, du Rhône à Sète, se révèle bien étroit pour l'intensité de son trafic. Ce chemin d'eau traverse paisiblement de nombreux étangs où viennent hiverner des . colonies de flamants roses. Puis la péniche pénètre dans le canal du Midi par l'étang de Thau.
C'est après Béziers que ce périple prend un tour vraiment original. La mise aux normes du gabarit Freycinet (38,50 mètres)' n'ayant pas été réalisée sur le canal du Midi, l'Europa est trop longue pour entrer dans le sas des écluses, limité à 30 mètres. Un ascenseur à bateaux permet d'éviter les sept écluses de Fonsérannes.
Ensuite, les Pinquet doivent s'arrêter trois jours dans un chantier pour... couper leur péniche en deux par le travers. Ce travail, qui comprend la pose préalable de deux cloisons étanches, est assuré par André Ribo, habituellement employé à Toulouse par la batellerie à passagers. Une fois la péniche tronçonnée, il faut doubler l'équipage, les propriétaires ne pouvant assurer la manoeuvre de deux moitiés de bateau. Deux copains viennent donner la main pour déhaler la partie avant lors des sassements. Le tirant d'air de la péniche pose également problème au passage de certains ponts. Il faut alors ballaster l'Europa en remplissant d'eau des cuves transportées dans ce but Enfin, à RamonvilleSaint-Agne, une fois franchis tous les obstacles, les deux demi-bateaux sont mis au sec pour être réunis ; en une dizaine de jours, l'Europa est ressoudée.
Paul Pinquet retrouve alors son canal et ses nombreux maigres. Lorsqu'il s'échoue sur un hautfond et que les 300 chevaux du moteur ne peuvent l'en dégager, il téléphone à l'éclusier d'amont, qui lâche un peu d'eau dans le bief pour le libérer. Il lui arrive aussi de devoir démonter la timonerie (le cabanage) pour franchir des ponts trop bas. Rivé à la barre, parfois douze heures d'affilée, le jeune couple parvient ainsi au port de la Lune. Le périple, long de 1 400 kilomètres et hérissé de 275 écluses, aura duré un mois et demi.
Désormais, la Babette et l'Europa transportent les céréales - surtout du maïs - de la coopérative Terres du Sud, qui, avec ses quatre sites de Bon-Encontre, Sérignac, Damazan et Meilhan, assure aux deux péniches une quarantaine de rotations par an. Le fait que cette entreprise ait misé sur les transports multimodaux (rail, route, canal) est évidemment porteur d'espoir. Si Paul Pinquet et son épouse réussissent leur pari de vivre et naviguer au pays, deux autres jeunes mariniers sont prêts à se lancer dans l'aventure.


Marie Gautier, le Chasse-marée, N°136,

 

 

Un monument majeur sur le Lot

Grâce à une politique dynamique de développement dans le cadre d'un plan État-Région, le succès du Lot ne cesse de s'amplifier au fil des ans (hausse de fréquentation 65 % de 1999 à 2000). Voir reliés
Les deux tronçons actuellement navigables sont le rêve de nombreux fluviophiles, il va commencer à se concrétiser avec l'ouverture en juillet de la grande écluse de Pontous, à Villeneuve-sur-Lot, ouvrant le Lot jusqu'à Lustrac, 15 km en amont. Depuis 1995, 'équipement de la rivière ci permis de franchir d'importants dénivelés. Ainsi le barrage EDF de Castelmoron fut-il équipé cette année-là d'une écluse de 10 m, dont la réalisation avait été confiée par le Conseil général du Lot-et-Garonne aux entreprises Pétrissons, Dodin et Soletanche-Bacwy. Les mêmes achèvent actuellement la nouvelle écluse de Pontous qui, avec 13 m, devient la plus haute des écluses à petit gabarit (32,50 m x 5,20). Elle rattrape la chute d'un barrage EDF et de sa centrale, construits il y a une quarantaine d'années. Faire sauter ce gros verrou coûtera 800 MF pour l'ensemble, avec chenaux d'accès et maison de service, dont 80 pour l'écluse seule équipée de tunnels de fuite, larrons, bollards flottants, automatisme... Fonctionnelles, les parois moulées et profilées en courbe des canalets d'accès ne manquent pas d'esthétisme. Il restera à draguer le chenal jusqu'à l'ancien moulin de Gajac, dont la chaussée sera arasée.
Cet ouvrage devrait rapidement devenir un monument majeur du
réseau fluvial, une curiosité que l'on viendra admirer de loin.

Marie Gautier, Fluvial, Juillet-Août 2001

 

 

Terre de rivières

Créée en 1994 par les trois communes girondines de Langoiran, Le Tourne et Cadaujac, l'association Terre de rivières, terre de Garonne s'est donné
pour objectif de protéger les voies d'eau et de développer l'animation autour du fleuve dans le département. Durant quatre ans, les amoureux de la Garonne se sont ainsi réunis à l'occasion du salon régional Profluvia.. Depuis l’entreprise a pris de l’extension, en France où plusieurs départements et collectivités locales sont désormais concernés, mais aussi en Pologne, Hongrie, Portugal, en République Tchèque, en Espagne.
Du coup, l'association girondine est amenée à jouer lé rôle d'une fédération internationale auprès du Conseil de l'Europe, pour la défense de projets et la recherche de subventions. Pôle d'information, de rencontres et de médiation, Terre de rivières, terre de Garonne qui se veut surtout un catalyseur d'énergies, propose aussi à ses différents partenaires la signature d'une charte pour la protection et la valorisation touristique du patrimoine fluvial et rural. Tout projet allant dans ce sens, qu'il soit individuel ou collectif, y sera bien accueilli.


Marie Gautier, Le Chasse-marée N°142
Ecole de Tersac
47180 Meilhan-sur-Garonne
05 53 94 30 63

 

 

Navigation fluviale
Le bonheur est dans la vallée

L'écluse de Villeneuve-sur-Lot rend la rivière aux Villeneuvois.

Le Lot-et-Garonne n'a jamais aussi bien porté son nom depuis les travaux pour l'équipement de ses cours d'eau. Cette politique volontariste est soutenue contre vents et courants par le Conseil général. La nouvelle écluse permettra une remontée de seize kilomètres supplémentaires jusqu'à Lustrac. La navigation sur le Lot était tombée en désuétude dans l'entre deux guerres. Mais de -nos jours, ce n'est plus d'un travail pénible, celui des gabariers d'antan, mais de plaisir qu'il s'agit. La remise en navigation du Lot, plus gros projet rural d'aménagement concerté en France, provoque une forte motivation pour attirer une clientèle (allemande, anglaise et suisse) ; l'accent est mis sur la qualité paysagère, l'entretien de la rivière et des berges, ce qui permet aussi de créer des emplois. Pour permettre aux touristes de se situer, une charte graphique vient d'aménager une signalétique homogène. Et des activités complémentaires leur sont proposées : gastronomie, visite du musée du pruneau ou du jardin de Latour Marliac ainsi que des vélosroutes.
Le guide du navigant de John Riddel permet de franchir sans appréhension
l'écluse de Castelmoron, qui atteint dix mètres de hauteur.
Un quart des bateaux appartient à des particuliers. Les estivants séjournent en moyenne trois jours et demi avant la découverte du canal de la Garonne et de la Baïse. L'ancien moulin de Gajac, transformé en musée, expose l'histoire des eaux volantes, eaux marchandes. Des bateaux électriques peuvent être loués de juin à septembre.
Des barques de pêche sont amarrées sur la rive gauche au droit des maisons des remparts, l'un des lieux les plus charmants de Villeneuve sur un parcellaire médiéval. La cale de la marine, récemment réaménagée est redevenue un lieu de vie qui regroupe les habitants et les navigants.
L'ouverture de l'écluse rend à Villeneuve-sur-Lot sa rivière.
Ces travaux qui s'achèvent sont une inattendue démarche de pèlerin qui
retrouve la route de Vèzelay vers SaintJacques-de-Compostelle.
Le projet ultime est de relier deux abbayes : Flaran sur la Baïse et Conques sur le Lot. Un pas en avant consacré !

Marie gautier Octibre 2001, dans Confluent N°47

Découvertes

Yves DONVAL,
peintre du canal du Midi

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Figuratif moderne

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Artiste peintre International
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Le Chai du Château

Découverte oenologique Sélection d''Armagnac
Cours d'initiation à la dégustation

L'Ancre Marine
un havre breton pour les gourmets en Tarn & Garonne

Péniche Rosa
croisière de luxe sur le Canal du Midi


Aquitaine-Navigation
location de vedettes fluviales et de gabares


EMERAUDE NAVIGATION

Location de Bateaux
sans permis
sur le Canal du midi


 

Franck CARRON


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Une autre région

La Bretagne qui offre une similitude avec la région Sud-Ouest: Le canal de Bretagne a beaucoup de point commun avec le Canal du Midi

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Editions Du Breil


Le Guide fluvial du Midi

L"Armagnac,
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