Aujourd'hui :
Narbonne n'est pas avare
de trésors en terme d'art, d'architecture et de culture.
L'entrée à Narbonne est très spectaculaire.
En
laissant derrière soi l'écluse de Narbonne, face à vous, le
pont des marchand, le seul et unique pont français habité par
des immeubles centenaires en excellent état de restauration.
Ce Pont date des romains et possédait 9 arches identiques à
celle visible aujourd'hui. Il s'appelait à l'époque " Pont Vetus
". Ce passage appartient à l'ancienne voie romaine " la via
domitia " qui à travers l'Aude menait vers l'Italie du temps
de l'occupation romaine. Huit des neuf arches ont été comblées
et appartiennent au domaine privatif, des maisons et immeubles
ayant été construits sur leur base.
Ensuite
un port, en plein centre ville, très bien aménagé permet une
halte agréable en cette ville si riche en découverte.
Seul l'horreum, lieu de stockage des
denrées périssables et une belle mosaïque d'une villa romaine,
subsistent de la grande époque antique romaine où la ville rayonnait
dans tout le sud de l'Europe. La visite de ses musées s'impose
:
le Musée d'art et d'histoire, aménagé
dans l'ancien palais des archevêques du XIIème siècles. Il regroupe
un bel ensemble des objets et des collections trouvés dans les
fouilles sur le sols audois.
Le musée Lapidaire, celui de l'Horreum et le musée archéologique
témoigne tous de la richesse de son passé et sont une excellente
place pour les chercheurs d'histoire antique.
Le Domaine de l'Hospitalet est un ensemble
de 16 expositions à visiter, (flore, vigne et vin, attelage
et automobiles anciennes, faunes etc.), des ateliers de métiers
d'art, des séminaires, et un hébergement et une restauration
sur place.
La cathédrale saint Just et saint Pasteur
représente un chef-d'ouvre de l'art gothique du XIIIème-XIVème
siècles en France. On y découvrira la salle des trésors et la
vue panoramique de Narbonne de la Tour du Nord .
La Basilique saint-Paul-Serge d'origine
paléochrétienne fut établie sur une nécropole de cette époque.
L'église romane a été construite au XIIème siècle, elle comporte
une nef voutée en berceau, flanquéé de bas-côtés surmontés de
triforium. Elle a été remaniée au cours des XIIIème, XVIème
et XIXème siècle.
Les vestiges de l'époque et des églises
romanes de Narbonne se trouvent regroupées au Musée archéologique.
Marché
: Mardi et Vendredi matin
A
voir et à visiter :
- Le Musée archéologique.
- La Basilique saint-Paul-Serge
- La cathédrale saint Just et saint Pasteur
- Le Domaine de l'Hospitalet
- Le musée Lapidaire,
- Le musée de l'Horreum
- L'ancien palais des archevêques
A voir
et à visiter hors de Narbonne :
- Sallèles d'Aude site archéologique
- Abbaye de Fontfroide, Abbaye
- Musée de Ginestas
- La cave de Pouzols Minervois
Où manger :
- Le Bistro,
- L'Alsace, 2 rue Pierre Sénard
- Aux trois Caves, 4 rue Benjamin Crémieux,
- L'Estagnol.
Un peu d'histoire :
Il
paraîtrait que Narbonne existait près de mille ans avant l'ère
chrétienne.
L'antique
ville, nommée Narbon par les Grecs était une ville celtique,
située au fond d'un golfe, entourée d'eau. La ville de Capestang,
Caput stagni à l'époque occupait le sommet de ce golfe
dont le périmètre se terminait en zone basse par l'île de la
Clape. Toute la zone aujourd'hui prospère était alors recouverte
par les eaux. Six siècles avant J.C, Hécatée, un des plus anciens
historiens, cite Narbon comme étant le centre le plus
important du littoral méditerranéen. Elle était alors entourée
de hautes tours et de murailles massives.
Quatre siècles avant J.C, Pithéas la
donne comme une des villes la plus peuplée et la plus riche
de part l'activité de son port. Ses habitants y étaient laborieux
et civilisés à l'inverse des tribus barbares qui peuplaient
l'arrière pays. Polybe, autre historien, écrit trois siècles
avant J.C : "Elle était située au milieu des lagunes
ayant l'aspect d'un vaste lac semé d'îles". Le fleuve Atax,
ancien Aude, qui descendait des Pyrénées, coulait sous ses murs
et puis se frayant un passage à travers la lagune se jetait
dans la haute mer"(fin de citation) .
C'est
par ce chemin fluvial que les navires de commerce pénétraient
sur le continent et venaient s'amarrer au port de Narbon sous
les remparts.
D'après Posidonius, "les marchandises
importées par mer jusqu'à Narbon étaient transportées jusqu'au
bourg de Tolosa (Toulouse) où elles pouvaient être embarquées
à peu de frais sur un autre fleuve descendant des Pyrénées,
Garonna (la Garonne) pour être emmener à Aginnum (Agen) et même
jusqu'à Burdigala. (Bordeaux)
Ainsi
Narbon était, il y a plus de 2200 ans, le point central
du trafic commercial entre la méditerranée et l'Océan, et vue
par les anciens comme" la ville la plus considérable de la Gaule".
Les romains conçurent très vite tout
l'intérêt de cette place stratégique.
Le port de Narbon était alors formé
par un des bras de l'Aude. Les romains créèrent une dérivation
des autres bras, vers l'étang de Vendres au moyen d'une digue
de pierres partant du point où se situe Salléles d'Aude aujourd'hui.
L'Aude n'ayant plus qu'un seul lit sous les murs de Narbon
se jetait ainsi dans le lac de Rubresus. (Etang de Bages, Sigean
et Peyriac).
Les
romains construisirent un grand canal au travers de ce lac qui
permettait de déboucher sur le Grau de La Nouvelle.
Les écrits donnent tantôt l'empereur
Agrippa et tantôt l'empereur Antonin Pie à l'origine de cette
construction.
Ce canal permettait une rentrée rapide
et facile des grands vaisseaux jusqu'au Port de Narbonne. Il
existe encore en partie de nos jours, notamment au sud de l'étang
de Sigean, et au milieu du plan d'eau, sur une centaine de mètres,
aux abords de Narbonne. Ses dimensions étaient à l'origine d'une
quarantaine de mètres de largeur et de trente deux pieds de
profondeur. (Aujourd'hui quelques trois mètres.) Il avait un
lit entièrement pavé de pierres, comme le furent par la suite,
ceux des rigoles d'alimentation du Canal du midi créées par
Pierre-Paul Riquet.
Au
temps de Pline, " Narbon " devenue " Narbonis " était considérée
comme la plus renommée des provinces romaines, de part ses richesses,
la fertilité de ses terres et le mérite et les mours de ses
habitants. Malheureusement, les wisigoths s'en emparèrent, en
firent leur capitale au VIè siècle et y portèrent la désolation
et la barbarie la plus profonde
A partir de cette époque, Narbonne subit
sans relâche des phases de décadence extrême et d'embellie inouïe
de prospérité. Du XIIème au XIVème siècle, Narbonne connut une
situation des plus prospères, grâce toujours à sa situation
maritime et fluviale.
En
1320, l'Aude rompant la digue construite par les romains, fît
la ruine de Narbonne, en se créant un nouveau lit et en débouchant
dans la mer méditerranée bien loin de la Ville.
La grande décadence de Narbonne commença
: ses habitants fuyaient la ville vers Aigues-Mortes et Montpellier,
plus propices à leur apporter de quoi travailler et vivre. Dans
ce même temps une grande épidémie de peste décima une grande
partie de la population restante, lui enlevant aussi toute l'énergie
nécessaire pour réparer les dégâts de la digue.
Plusieurs
projets au cours des siècles suivants furent soumis aux commissaires-députés
du Roy, qui auraient permis à Narbonne de retrouver son lien
avec la mer, la marine marchande et la prospérité. Aucun d'entre
eux ne furent acceptés. (voir le canal maritime et le port de
Narbonne de Marcelin Coural aux éditions Lacour).
Au
XVIIème siècle, Pierre-Paul Riquet conçoit la liaison
de la méditerranée à l'Océan par le biais du canal d'entre-deux
mers. Il aurait été tout à fait normal et, c'était dans les
projets de Riquet, de faire passer son Canal par Narbonne, ville
la plus proche de la mer où un port aurait pu être créer dans
l'anse de franqui. La ville contribue pour 400 000 livres aux
premiers travaux du Canal. Mais ces plans seront modifiés. Les
gouverneurs de la province, qui siégent alors à Montpellier,
ont en ce temps là d'autres projets en étude. Ils voyent ce
canal se prolonger vers le rhône. De plus, les graus de Frontignan
et de Palavas sont tous deux en situation critique : Celui de
Frontignan est fermé depuis 1623 et celui de Palavas, vient
de se refermer (1660) à l'embouchure du Lez. Il fallait au plus
vite trouver un nouveau débouché vers la mer qui puisse s'ouvrir
en même temps vers la vallée du Rhône.
Narbonne
n'était pas la place propice à remplir cet objectif. En conséquence
la création du port de Cette fut décrétée et la première pierre
posée le 29 juillet 1666. En 1686, des travaux sont engagés
pour permettre à Narbonne d'être rejointe par les navigants
du Canal du Midi.
Ce Canal de jonction, appelée canal
de la Robine, n'assure malheureusement qu'une liaison incomplète,
les marchandises devant être chargées sur des charrettes entre
le Somail et Salléles d'Aude .
Marcelin
Coural écrit dans le Canal maritime et le Port de Narbonne,
aux éditions Lacour " C'est ainsi que les états généraux
du Languedoc, méconnaissant l'idée première et grandiose de
Riquet de joindre directement la Méditerranée à l'Océan et le
rôle considérable que son canal interocéanique était appelé
à remplir dans les transactions commerciales du monde, ne virent,
dans ce projet, qu'une voie de communication intérieure de batellerie
destinée à mettre en communication les vallées de la Garonne
et de l'Aude avec celle du Rhône. Voilà pourquoi le Canal du
Midi, -que la configuration des lieux obligeait de passer à
quelques kilomètres de Narbonne et en vue de la mer- ne s'y
arrêta point et fut poussé jusqu'à Cette et mis en communication
avec le Rhône par le Canal de Beaucaire."
En
1760, l'archevêque de Narbonne, primat de gaule, président-né
des Etats généraux de la province, Arthur Dillon usa de son
influence pour que soit signé un traité entre sa ville et les
Etats généraux par lequel Narbonne cédait aux Etats le Canal
de la Robine (liaison de la mer à l'Aude passant par Narbonne)
en échange de la construction entre l'Aude et le Canal du Midi
d'un canal de jonction.
Ce canal s'ouvrait au dessus du pont-aqueduc
de la Cesse, traversait l'Aude à l'aide d'une chaussée. Allant
de Salléles d'Aude au Somail , il traversait Narbonne de part
en part la mettant en communication directe avec le canal du
midi et allait au final aboutir dans la Méditerranée au Port
de La Nouvelle.
Ce traité fut signé le 11 février 1776
et l'ouverture du canal en 1787 permit à la ville de Narbonne
de retrouver sa vitalité de naguère, mais sans jamais égaler
la magnificence et l'abondance qu'elle avait été dans l'antiquité.
Voyagez
sur le canal des deux mers

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